« Malgré-Nous » et Bas-Normands

Le vendredi 7 novembre, dans le cadre du chapitre « L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale », des élèves de Terminale S ont assisté à l’intervention de Nicole Aubert et Jean Bézard. Ceux-ci sont deux responsables de la SNIFAM, Solidarité Normande aux Incorporés de Force d’Alsace-Moselle, une association créée en 2010 pour défendre la mémoire des « Malgré-Nous » et des patriotes normands

Jean Bézard est ainsi revenu sur le drame des Alsaciens-Mosellans, incorporés de force dans l’armée allemande à partir de 1942. Après avoir rappelé brièvement l’annexion de leur territoire, Jean Bézard a insisté sur les pressions que subissaient les jeunes Alsaciens-Mosellans pour endosser l’uniforme allemand : menaces de représailles sur leurs familles, tortures, déportations, exécutions. Un des déserteurs dont M. Bézard a retracé le parcours s’est ainsi suicidé en apprenant l’exécution de ses parents...

Entre travail d’histoire et devoir de mémoire, Jean Bézard s’est notamment attaché à présenter la rencontre de Normands du centre-Manche et de jeunes Alsaciens-Mosellans ayant profité du Débarquement pour déserter l’armée allemande. Sur près de 130 000 incorporés de force, 900 environ ont, en effet, été dirigés sur le front Ouest. Avec une voix souvent empreinte d’émotion, M. Bézard a raconté ces premiers contacts ainsi que les aides et complicités qui se sont mises en place pour cacher ces déserteurs, les mettre en relation avec les résistants locaux, etc. L’action du docteur Guillard et de son équipe de l’hôpital de Coutances, replié à Coutainville, a particulièrement été soulignée.

Il a fallu attendre 2010 pour qu’un président de la République reconnaisse que les « Malgré-Nous », qui passaient souvent pour des traîtres, soient considérés comme des victimes d’un crime de guerre et de l’idéologie nationale-socialiste. Par ses recherches, la SNIFAM participe à ce travail de reconnaissance et contribue à entretenir cette mémoire des incorporés de force. Les élèves ont été particulièrement sensibles à l’engagement de M. Bézard et le remercient, ainsi que Mme Aubert, pour ces éclaircissements sur cet épisode souvent méconnu de l’Histoire.

Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)